A/ LA BOUCHE
Connaissez
vous le proverbe : « pas de pied, pas de cheval » ?
Et bien il s’applique ici aussi car un cheval qui a une bouche et
une dentition en mauvais état, ne pourra pas s’alimenter. Or, ce
phénomène est lié à la survie !
Tous
les aliments passent donc par la bouche où ils seront broyés par
les dents (36 chez les femelles et 40 chez les mâles). Pour
approfondir vos connaissances, je vous conseille de vous référer à
l’article sur la dentition du cheval.
Le
cheval, comme la plus part être vivant, pratique un traitement
mécanique associé à un traitement chimique pour lui permettre
d’avaler.
- Traitement mécanique
Il s’agit de la mastication. Le broyage des aliments est assuré
par les dents : 12 incisives, 6 pré molaires et 6 molaires.
La mâchoire supérieure est fixe tandis que la mâchoire inférieure
est mobile et s’articule grâce aux muscles masséters. Ces muscles
ont pour rôle la mastication.
Les lèvres quand à elles sont très mobiles et permettent au cheval
de trier sa nourriture et lorsqu’il a trouver se qu’il cherchait,
ses lèvres lui permette de prélever ou d’arracher.
Pour finir, la langue pratique un phénomène réflexe et volontaire,
celui de repousser les aliments vers les dents puis vers le pharynx.
- Traitement chimique
Il s’agit de la salivation (ou l’insalivation) qui est le fait de
saliver. La sécrétion de salive chez le cheval est importante car
elle représente environ 50 L de salive par bouche et par jour
contrairement à l’Humain qui ne dépasse pas les 1 L.
A
titre indicatif, il faut au cheval 4 L de salive pour l’aider à
ingérer 1 Kg de foin.
Dans la salive on retrouve : des anti bactériens, des enzymes,
du mucus (qui est à la fois un protecteur et un lubrifiant) et des
solutions tampon (qui neutralise les acides comme les caries).
- La déglutition
Le
fait de saliver est très important car elle favorise la déglutition
des aliments (le fait d’avaler) et les prépare donc à la
digestion par la dégradation effectuée par les enzymes.
Les
enzymes sont des biocatalyseurs qui vont dégrader les aliments en
nutriments. Dans la salive, on retrouve deux types d’enzymes
comme : l’amylase salivaire (qui va détruire l’amidon et le
glycogène) et aussi la lipase (qui va détruire les lipides).
La
déglutition est la troisième phase de la digestion buccale après
le traitement mécanique et le traitement chimique.
La langue repousse le bol alimentaire (nom que l’on donne aux
aliments une fois broyés et imbibés de salive) vers le pharynx qui
est une sorte de conduit qui débouche sur l’œsophage.
La particularité est de telle que lorsque le bol alimentaire passe
par le pharynx jusqu’à l’œsophage, le larynx, qui est le début
des voies respiratoire, se ferme grâce à la glotte qui empêchera
des aliments de « se tromper de chemin ».
Ensuite, le bol
alimentaire passe par l’œsophage (la longueur moyenne du tube est
de 1, 50 m) où il sera acheminé jusqu’à l’estomac grâce aux
mouvements péristaltiques qui est une suite de relâchement/
contraction de la paroi. Ainsi, le bol alimentaire descendra par
« paquets » évitant ainsi une surcharge.
B/ LA DIGESTITION GASTRIQUE
Comme on ne peut
pas le voir, je vous ai fais un montage permettant de situer
l’appareil digestif sur un cheval comme on le voit habituellement.
L’estomac se situe vers le haut de l’abdomen, un peu sur le côté
gauche, derrière le diaphragme et le foie.
L’estomac est
une grande poche en forme de haricot pouvant accueillir 15 à 18 L
d’aliments et de liquide chez le cheval contre 2 L chez l’humain.
Cependant, il est préférable chez le cheval, de ne pas avoir un
estomac saturé. Le volume utile n’est donc que de 10 L, ce qui est
déjà bien !
L’estomac est
très utile car il évite de s’alimenter en permanence et « stock »
la nourriture qui n’est encore dégradée.
- Traitement mécanique
L’entrée de
l’estomac est surveillée par un sphincter (un anneau très
puissant) qui se nomme le cardia qui se ferme lorsqu’une quantité
suffisante de nourriture entre dans l’estomac. Une fois fermé, il
empêche les aliments contenus dans l’estomac de remonter vers
l’œsophage. Le cheval ne peut donc pas vomir !
Commence par
s’effectuer en premier, un brassage du bol alimentaire dans
l’estomac. L’estomac est tapissé de muscles lisses à commandes
involontaires (-> voir l’article sur les muscles). Le brassage
s’effectue par des contractions de la paroi qui mélange le contenu
de l’estomac (que l’on appelle à ce stade la chyme gastrique)
tantôt vers le haut, tantôt vers le bas, reproduisant le système
d’une machine à laver.
Une fois que le
chyme gastrique est suffisamment liquide, le pylore qui est un second
sphincter s’ouvre, laissant écouler le contenu de l’estomac vers
l’intestin grêle. Puis lorsque le pylore se referme, le cardia se
ré ouvre pour recommencer un nouveau brassage avec la suite des
aliments.
- Traitement chimique
Les parois de
l’estomac sécrètent du suc gastrique dont la quantité varie en
fonction de l’alimentation. On compte environ entre 10 et 30 L de
suc par jour et plus le cheval mange, plus de suc gastrique sera
produit.
Sont sécrétés
également du mucus qui empêchera des ulcères (lorsque l’estomac
se digère tout seul) et du chlorure d’hydrogène (HCl). Celui-ci
sert de signal au pylore, lui indiquant quand s’ouvrir et quand se
fermer en fonction du PH (entre 1,5 et 3,5).
Enfin, quelques
enzymes sont sécrétées comme la protéase qui va découper les
protéines.
Conclusion :
L’estomac régule la circulation du bol alimentaire entre
l’œsophage et l’intestin. Son évacuation a été transformée
pour mieux être digérée. Elle est lente et étalée sur environ 6
h/ jour pour un cheval.