Sommaire :
- Quels sont les rôles des muscles ?
- Comment sont ces fibres ?
- Les propriétés des tissus musculaires
- Le principe de l’effort, comment marche-t-il ?
- Les fonctions du muscle
1.
Quels sont les rôles des muscles ?
Tout
d’abord, les muscles permettent de maintenir le squelette. En
effet, les muscles sont reliés aux os par l’intermédiaire des
tendons qui enveloppent les articulations. Ces tendons viennent
s’insérer dans des os comme c’est par exemple le cas des
apophyses épineuses. Ainsi les muscles bien maintenus vont agir en
association avec les os et vont créer le mouvement.
Remarque : On désigne les muscles peauciers (les muscles de la peau) comme des muscles superficiels car on les retrouve le long de la face interne de la peau. Contrairement aux muscles « ordinaux », les muscles peauciers ne s’insèrent pas dans le squelette. Ils ont la particularité d’être très sensibles et ressentent aisément la présence d’une mouche ou d’une caresse. D’où ce frémissement !
Réaction : Du fait que le cheval soit sensible au niveau de la peau, cela implique des attitudes à respecter envers l’animal. Lors du pansage, le passage de la brosse peut être une source de bien être mais l’étrille en revanche, surtout chez les chevaux très sensibles, peut occasionner certaines réactions non attendues. Gare aux chevaux chatouilleux !
Dans le même esprit, faites très attention si vous montez avec des éperons. La peau est une couche fine et au travers, le cheval sent très bien vos demandes. Soyez doux et n’enfoncez jamais vos éperons dans les flancs de votre cheval au risque de lui provoquer des blessures profondes !
2.
Comment sont ces fibres ?
Les
muscles sont constitués de nombreuses fibres qui forment des
faisceaux (myofilaments). Ces derniers se regroupent pour former de
plus gros faisceaux [voir schéma].
Chacun
de ces myofilaments est entouré d’une enveloppe conjonctive
compartimentant les fibres d’un même muscle.
Il
y a deux catégories de fibres :
- les muscles à fibres lisses sont aussi appelés blancs, à l’origine de leur couleur.
Ceux-ci ce contractent involontairement, c’est à dire que leur contraction est inconsciente. Ex : Ce sont les muscles des intestins comme les viscères.
- les muscles à fibres striés sont aussi appelés rouges car ils sont fortement irrigués par les vaisseaux sanguins.
Ces muscles constituent la musculature motrice, donc liés à la locomotion. Ex : Ce sont les muscles des membres ou de l’encolure.
Exception :
Le cœur est un muscle blanc (lisse) contrairement à sa couleur qui
ferait penser à un muscle rouge (strié). Heureusement, car si
les contractions du cœur étaient conscientes donc volontaires, cela
signifiait qu’il faudrait en permanence penser à respirer !
Le
myocarde ne dépend pas de la volonté du cheval mais plutôt du
système nerveux.
3.
Les propriétés des tissus musculaires
Les
fibres musculaires forment un enchevêtrement mobile, c'est-à-dire
que ces fibres peuvent glisser le long des autres ou se chevaucher.
Ainsi, elles peuvent s’adapter à différents mouvements :
la contractibilité
(ou contractilité) :
C’est
la capacité à se contracter puis retrouver sa forme initiale. Suite
à un stimulus, les fibres se ressert et glissent entre elles.
Elles se raccourcissent et épaississent le corps musculaire.
l’élasticité :
C’est
la capacité à être étiré puis retrouver sa forme initiale. Suite
à un stimulus, les fibres s’écartent. Elles allongent le muscle.
l’excitabilité :
C’est
la capacité d’un stimulus à faire réagir des fibres musculaires
(par la contraction des nerfs).
l’extensibilité :
C’est
la capacité à s’allonger et s’étirer.
la tonicité :
C’est
la capacité d’utiliser certains muscles à moindre efforts.
Remarque :
La contractilité (encadré en jaune) et l’élasticité (encadré en vert) sont deux phénomènes
opposés et ne peuvent donc fonctionner que simultanément au même endroit.
Info + : Le stretching facilite le glissement des fibres.
4.
Le principe de l’effort, comment marche-t-il ?
Le
phénomène de la contraction musculaire se traduit de la sorte
que lorsqu’un muscle se contracte, les muscles rouges [uniquement]
dégagent force et chaleur. On les appellent ainsi des muscles
créateurs énergie.
Cette
énergie est indispensable au fonctionnement du corps. Dans le cas de
la contraction, l’énergie permet faire glisser les myofilaments.
Selon
les muscles concernés, l’intensité du travail et le type
d’entraînement ; les muscles utiliseront tantôt de
l’oxygène,
tantôt du glycogène.
Pour
alimenter les muscles en énergie, ils sont besoin (au choix):
- d’oxygène qui sera emmenées jusque dans muscles par les globules rouges contenus dans le sang. Les muscles peuvent se contracter sans oxygène (= phase anaérobie) mais sont obligés de récupérer de l’oxygène pour revenir à leur état initial (= phase aérobie).
- le cheval puisera dans ses ressources énergétiques. Le glucose (dégradation du sucre) est stocké dans les muscles sous forme de glycogène. Contrairement aux autres organes qui s’échangent du glucose, les muscles possèdent leur propre réserve de glycogène qu’ils utilisent pour leur propre consommation. Dans les mitochondries est transformé le glucose en énergie. Cette énergie ressort sous forme d’ATP [Adénosine Tri Phosphate] lors du processus de respiration cellulaire.
Remarque : Lorsque
toutes les réserves sont épuisées, le muscle dégradera les
graisses qu’il transformera en glucose, qui sera ensuite convertit
en énergie.
5.
Les fonctions du muscle :
Les
muscles peuvent avoir 5 fonctions différentes qui sont :
- abducteurs
- adducteurs
- extenseurs
- fléchisseurs
- rotateurs : Ceux-ci agissent au niveau de l’encolure
Remarque :
- On parle de muscles antagonistes les muscles qui travaillent dans le sens opposé.
Ex : extenseur et fléchisseur.
- On parle de muscles agonistes ou congénères les muscles qui travaillent dans le même sens.
6.
Les grands groupes musculaires
-
les extenseurs du dos et des reins
-
les fléchisseurs du dos
-
les fléchisseurs de l’encolure (abaisseurs)
-
les renverseurs d’encolure
-
les releveurs de la base de l’encolure : Permettent le soutient de l’encolure
- Ont donc une influence sur le travail du rassemblé et du travail à deux pistes.
Remarque : Les extenseurs -> écartentLes fléchisseurs -> rapprochent
7.
Les chaînes musculaires
Définition :
C’est un assemblage qui comprend certains muscles qui en agissant
ensembles, vont permettre de coordonner certains mouvements.
La
dénomination se rapporte à l’axe du rachis.
On
retrouve 2 chaînes musculaires :
chaîne dorsale
Elle
s’insère au niveau :
- du garrot avec les extenseurs du dos et des reins + releveurs de l’encolure.
- du bassin avec les extenseurs de la hanche.
Elle
est mobilisée principalement lors du cabré ou d’un saut.
chaîne ventrale
Elle
s’insère au niveau :
- de la tête avec les fléchisseurs de l’encolure.
- du scapulum (sternocostal) avec les fléchisseurs du dos et des reins.
- de la hanche avec les fléchisseurs de la hanche.
La
chaîne ventrale est un point d’encrage stratégique pour tout
développement musculaire.
Pour
bien muscler votre cheval, il est important de varier les exercices
en faisant travailler autant la chaîne dorsale que la chaîne
ventrale. Pour cela, trottez simultanément sur l’un ou l’autre
diagonal ou en effectuant un travail de rassemblé ou de déplié.
8.
Le message du muscle
Les
muscles possèdent des récepteurs sensitifs qui ont pour rôle
d’établir « un compte rendu » au cerveau sur la
position et de degré d’étirement des fibres musculaires.
Ils
préviennent ainsi le centre nerveux d’éventuels accidents
musculaires comme des élongations ou des déchirures.
Ces
types de récepteurs sont au nombre de deux :
Les récepteurs de Golgi se
positionnent à la jonction myotendineuse.
Stimulation :
Lors des étirements et des contractions musculaires.
Le fuseau neuromusculaire se
positionne entre les myofilaments.
Stimulation :
Lors de l’étirement musculaire.
Remarque :
On ne parle ici pas de récepteur en tant que propre mais de « type
de récepteur ». Car dans le corps de chaque mammifère, on
retrouve une infinité de récepteurs de Gogi et de fuseaux
neuromusculaires.
Comment sont
envoyés ces messages ?
Cas 1 :
Lorsque le muscle est étiré
Les récepteurs
envoient un stimulus (qui est une sorte de message) vers le système
de contrôle (cerveau + moelle épinière). La moelle épinière va
réagir (réflexe) en contractant ce muscle. Cette contraction
réflexe est appelée réflexe myotatique.
Comme un
fonctionnaire qui peut être plus ou moins performant lors de son
travail ; les récepteurs sont eux aussi plus ou moins
sensibles en fonction de différents facteurs : extérieurs
(température), physiques (état de tension du cheval), psychiques
ou encore la vitesse du mouvement.
Info + :
Le fait de pratiquer du stretching stimule en douceur ces récepteurs
musculaires, aussi bien articulaires que cutanés. En effet, le
stretching va permettre d’échauffer le muscle avant d’être
sollicité ; tout en douceur pour minimiser les déclenchements réflexes et des défenses du muscle en général brutal. Après
plusieurs séances, vous obtiendrez un cheval moins anxieux,
d’avantage sûr de lui, confiant et ses défenses se seront
atténuées.
En action :
Si vous étirez l’antérieur de votre
monture, l’idéal est de le maintenir « tendu » au-delà
de 8 secondes. Si votre cheval reprend le contrôle de son membre, un
déclenchement réflexe de défense sera entreprit. C’est alors que
le cas 1 se
met en route.
Pratiquez ce genre d’exercice dans un
lieu habitué de votre cheval, calme et spacieux. Si votre monture
est détendue vous étirerez son antérieur, et qu’il se laissera
faire. Ses muscles s’allongeront [élasticité voir 3.] et le seuil
de déclanchement réflexe de défense ne se fera pas.